Le sens de la vie

 

Quel est le sens de la vie ? L'argent, le pouvoir, la connaissance, la foie ... où de manière plus fondamentale : être heureux... avoir une image positif de soie...

On ne peut fonder le sens de sa vie en dehors du lien à autrui car "la liberté complète serait un vide où rien ne vaudrait la peine d'être accompli, rien ne mériterait de se voir attribuer une quelconque valeur" (Hegel).

D'où les désarrois de l'identité moderne. D'où la nécessaire réflexivité (auto-analyse) permanente sur ses propres conduites et l'essor des méthodes de développement personnel, du coaching, des ouvrages sur l'art de vivre, des talks-shows qui parlent de la vie privée, de la façon de gérer sa vie... qui traduisent et révèlent, cette incessante quête de soi.

 

A méditer

Il ne faut pas oublier le passé, mais il ne faut pas vivre dans le passé (ressasser continuellement ses souvenirs).
Il ne faut pas négliger l'avenir, mais il ne faut pas vivre dans l'avenir (avoir peur de tout ce qui peut arriver).
Entre le passé et l'avenir, il n'y pas de chemin qui mène au bouheur.
Le chemin est le bonheur.

 

 

Le sens de la vie : c'est aussi des choix de vie... être honnete ou délinquant...

Quelles sont les « causes » de la déliquance ?

Cette question est la plus délicate, dans la mesure où s'affrontent deux «camps» classiques de la sociologie: les «déterministes» (la société est responsable) et les «actionnistes» ( c’est le «choix» personnel des acteurs). Notons cependant qu'il n'est pas certain que ces thèses s'opposent absolument, comme l’affirment certains auteurs : ne pourraient-elles pas aussi se compléter ? Voyons une exptication de type déterministe et deux de type actionniste.

La « crise» sociale et politique : pour le sociologue Laurent Mucchietti, l’augmentation actuelle du sentiment d'insécurité et de la violence dans la société francaise s'explique par deux facteurs principaux : tout d'abord, par une crise économique et sociale. La fin des trente glorieuses, la hausse du chômage et des emplois précaires, particulièrement chez les jeunes, créent des tensions sociales. La jeunesse des quartiers populaires a des difficultés à obtenir ce qu'elle veut : un travail suffisant pour élever une famille. A quoi viendrait s'ajouter un problème de représentation politique. Les hommes et femmes politiques d'aujourd’hui, trop coupés des réalités sociales de leurs concitoyens, perdraient toute crédibilité - sans compter les nombreuses affaires qui jettent des doutes sur l’honnêteté de bon nombre d'entre eux. L’explication est ici d'ordre déterministe : la société est violente, c'est donc elle qui crée la délinquance.

Le présentisme : pour Maurice Cusson, ce ne sont pas la pauvreté ou le chômage qui «causent» la délinquance (après tout, on peut être pauvre et chômeur, et ne pas être délinquant), mais plutôt la délinquance qui mène inexorablement au chômage et à la pauvreté car en pénétrant ce milieu, on se coupe progressivement de ses amis, de sa famille et du milieu professionnel. M. Cusson note par ailleurs que si le crime apporte beaucoup de plaisirs à court terme, à long terme il débouche presque invariablement sur la prison ou la mort. Pourquoi les délinquants s'entêtent-ils alors à rester criminels ? C'est que le mode de vie délinquant est fondé sur un mépris du futur et par la prédominance de l'immédiat : c'est le «présentisme ». Le présentisme est un symptôme qu'on trouverait assez tôt : un jeune homme qui ne manifeste pas d'intérêt pour les études, qui se ficherait d'une carrière professionnelle, qui claquerait la porte de son travail au moindre problème, qui n'économiserait pas... connaitrait de plus forts risques qu'un autre de sombrer dans la délinquance.

L’individualisme : selon le politologue Sébastian Roché, les délinquants ne viennent pas tous des banlieues, malgré ce qu'affirment les médias... Du coup, les causes de la délinquance ne seraient pas uniquement d'ordre économique et social (le chômage, la ségrégation sociale, etc.). Pour cet auteur, l’augmentation de la délinquance depuis les années 1950 - tout au moins de l’atteinte contre les personnes, alors que l'atteinte contre les biens diminue - serait liée à l’essor du mode de vie individualiste: les solidarités classiques familles, institutions) étant moins fortes qu'auparavant, chacun verrait désormais autrui comme quelqu'un à utiliser. En outre, l’atomisation de la société inviterait les individus à remettre en cause plus facilement les interdits et l’autorité en général. En conséquence de quoi, la délinquance deviendrait un «choix» parmi d'autres.

Les délinquants « gagnent-ils » bien leur vie ?

Le fait de vendre de la drogue rapporte beaucoup d'argent en peu de temps... Mais alors, pourquoi les dealers vivent-its encore chez leur maman? Telle est la question que s'est posée le sociologue Sudhir A. Venkatesh, dans une étude sur les finances des gangs. L’auteur rend compte d'un terrain de six années passées à côtoyer les membres d'un gang de Chicago. Ayant eu accès à la comptabilité du groupe, il en détaille la marche.

Le gang est dirigé par un board of directors composé d'une vingtaine de directeurs - quatre à six spécialisés dans les relations avec les fournisseurs et les autres gangs affiliés, et une douzaine de responsables de la collecte des redevances, de la supervision du recrutement, de la mise au pas des mauvais sujets, et de la liaison entre les différentes branches du gang. Chaque branche du gang (une centaine en tout) est dirigée par un chef local, qui paie tribut au board en échange de la permission de vendre du crack sur un territoire donné, d'une garantie de protection en prison et en ville, et de l'accès à une offre stable de drogue de qualité. Le chef d'une branche locale est assisté de trois lieutenants : un trésorier qui gère les liquidités, un responsable des approvisionnements (runner) et un responsable de la sécurité (enforcer). Au bas de la hiérarchie se trouvent Les clockers : les dealers de crack. Ceux-ci travaillent en équipes de six, qui compren­nent un chef d'équipe supervisant deux préparateurs, un vendeur, un coursier et un guetteur.

Combien gagnent toutes ces per­sonnes? Le chef de branche gagne en moyenne 100000 dollars par an, soit six à sept fois le revenu moyen d'une famille du quartier... A l'autre bout de la chaîne, un clocker gagne 200 dollars par mois.

Dans ce cas, pourquoi celui-ci accepte­t-il de travailler si dangereusement pour être si mal payé ? Selon S.A. Venkatesh, l'explication se trouve dans le désir de réussite sociale grâce au gang : tous Les clockers rêvent d'accéder au statut de membre du bureau des directeurs, et ainsi de devenir des célébrités dans le quartier. Mais quand ils comprennent qu'ils n'ont que très peu de chances d'y arriver, ils décrochent !

En conclusion, seules quelques personnes peuvent faire «profession » et vivre de la drogue : ce sont des exceptions, et la majorité d'entre eux finit souvent en prison ou à la morgue, ce qui montre bien les limites de la «réussite» dans ce milieu.

Le résultat semble le même quel que soit te type de délinquance, affirme même Maurice Cusson. Car la logique de vie du délinquant est toujours celle du « panier percé» : l’argent vite dépensé, les dettes accumulées appellent toujours un nouveau coup. Le délinquant est pris dans une spirale de laquelle il ne peut s’extraire. Retenons finalement que l’adage bien connu, « le crime ne paie pas », correspond à une réalité : le criminel est souvent amené à cumuler ce type d’activité avec des activités plus « normales » (petits boulots, chomage, etc.).

Peut-on passer sa vie entière dans la délinquance ?

 Même les criminels les plus endurcis prennent un jour leur « retraite du crime »... C'est ce que les criminologues appellent le «désistement». Celui­ci s'explique pour deux raisons, note M. Cusson. D'abord, avec l'âge, le criminel a accumulé les déconvenues et les sanctions, et trouve donc moins d'avantages à être délinquant (le calcul coût/bénéfice s'inverse avec l'âge). Ensuite, celui-ci comprendrait tardivement l'intérêt de la réciprocité des sentiments et de la notion de justice pour parvenir à ses fins - au lieu d'utiliser la ruse et la violence. Le délinquant sortirait donc progressivement, de lui-même, de la logique du crime. S'il a survécu jusque-là !