Religion, Morale, Symbole, Language,...

La religion

Derrière la diversité des religions repose un noyau commun de pratiques et de croyances. Ce noyau commun comporte quatre éléments fondamentaux :

1) toutes les religions traditionnelles admettent l'existence d'un monde invisible peuplé de divinités : dieux, esprits, ancêtres, âmes ou forces surnaturelles.
2) les hommes cherchent à se rendre favorables ces esprits à l'aide de rituels - prières, cérémonies collectives, rites propitiaires.
3) la religion impose aux individus des règles de conduite, des devoirs et interdits qui règlent la vie en communauté.
4) des médiateurs du sacré - chamane, prêtre, devin, ou maître de cérémonie - sont chargés de présider aux rituels et sont chargés de présider aux rituels et de transmettre les connaissances relatives au monde du sacré.

Les grands dossiers Sciences Humaines, n°5, Janvier-Février 2007

 

La morale

On distingue au moins trois types de comportements moraux : 1) l'action altruiste, 2) le sentiment moral, 3) le jugement moral.

Le comportement altruiste. L'altruisme se définit simplement comme le fait d'agir pour autrui. Dans ce sens très général, il n'implique pas forcément des sentiments d'affection ou des règles morales. Le dévouement total de la fourmi ou de l'abeille à l'égard du groupe relève de l'altruisme pris au sens large. le comportement altruiste n'est le propre de l'homme, de nombreux animaux en font état.

Les sentiments moraux. les animaux supérieurs éprouvent sans doute à eux des "sentiments moraux". Pour C. Darwin il ne faisait aucun doute que la mère chatte éprouve de l'affection pour ses petits : elle ressent de la peine et de la détresse s'ils dispraissent. Et sans doute un sentiment d'affection la submerge, lorsque ses petits viennent se blottir contre elle et les lèche tendrement.
Les mammifères sociaux ont également la capacité de comprendre les émotions d'autrui : leur peine, leur souffrance, leur joie. Ils manifestent de l'empathie. Les personnes qui possède un chien domestique savent que si leur maître ou maîtresse est malade, pleure..., l'animal s'en aperçoit aussitôt et vient le "consoler" en restant près de lui, en le léchant.
Il est donc établi, et tous les chercheurs s'accordent là-dessus, que les animaux peuvent ressentir des sentiments d'attachement, mais aussi d'empathie et de compassion, que l'on peut qualifier de "sentiments moraux".
La question est de savoir pour l'empathie si ces sentiments sont de l'ordre de la simple émotion partagée ou si elle implique la compréhension des états mentaux d'autrui. L'autre question est de savoir si certains animaux sont capables de se conduire en véritables "agents moraux",

Les jugements moraux. Un chimpanzé éprouve donc de l'empathie pour autrui. Mais peut-on le considérer comme un "agent moral" ? C'est-à-dire, possède t'il la notion du "Bien" et du "Mal", et est-il capable de régler sa conduite en fonction de ces critères.
On dit qu'un individu possède une théorie de l'esprit lorsqu'il est capable de se projeter mentalement dans l'univers mental d'une autre personne et comprendre ses comportements. Cette aptitude est normalement partagée par tous les humains nornaux. Elle apparait chez l'enfant vers 3 ou 4 ans. La pluspart des spécialistes admettent désormais que les chimpanzés seraient dépourvus d'une telle aptitude.Cela interdirait donc aux animaux supérieurs de se comporter de façon morale à l'égard d'autrui.
On sait aujourd'hui d'où vient cette aptitude à délibérer à propos de ses propres conduites, les analyser et les inhiber. Antonio Damasio a établi que c'est le cortex préfrontal du cerveau qui est ce "lieu de contrôle" de soi.

En conclusion, les chiens, les loups, les dauphins, les éléphants et les chimpanzés peuvent aimer (ou détester) leurs proches. ils peuvent éventuellement éprouver un sentiment de sympathie à l'égard d'un étranger. Mais il ne leur est pas possible de transposer intellectuellement des pensées, des émotions à des êtres qu'ils considèrent comme leurs "prochains".

L'homme cet étrange animal, Jean-François Dortier, Editions Sciences Humaines

 

Le symbole (Charles S. Pierce)

Il existe trois type de signes : l'indice, l'icone et le symbole.

L'indice, c'est la fumée qui indique le feu, la trace qui indique le passage d'un animal.

L'icône, c'est l'image plus ou moins schématisée qui represente un objet (le soleil est représenté par un cercle jaune avec des rayons qui s'en échappent).

Le symbole entretient avec ce qu'il représente un rapport purement conventionnel (une représention collective codifiée) : un triangle rouge sur un panneau de circulation indique un danger, se laver les mains est un acte hygiènique, dans le cadre d'un rite religieux, c'est un acte symbolisant de purification spirituelle, un enfant utilise son doigt pour représenter un pistolet. La "fonction symbolique" apparait chez l'enfant vers 1,5-2 ans.

L'homme cet étrange animal, Jean-François Dortier, Editions Sciences Humaines

 

Language et pensée

Le language n'est pas la pensée, il n'en est qu'une conséquence indirecte. L'aphasie tend donc à montrer qu'une pensée élaborée est indépendante du language. Cette pensée repose en grande partie sur des images mentales de nature visuelle. En somme, notre esprit serait formé d'images qui préexisteraient aux mots. Si l'existence d'une "pensée sans language" est établie, il est prématuré toutefois de dire que le language n'aurait aucun effet sur cette dernière.

L'homme cet étrange animal, Jean-François Dortier, Editions Sciences Humaines

 

Les émotions

Nous nous raccrochons aux émotions pour essayer de définir notre vrai moi et redonner du sens au réel - j'existe par ce que je ressens ; je ressens, donc c'est vrai.

 

Nous avons trois besoins fondamentaux :

  • la sécurité : parce que nous sommes mortels, nous avons besoin d'être en confiance,
  • l'identité : parce que nous vivons en groupe, nous avons besoin de savoir qui nous sommes face aux autres,
  • la quête de sens : parce que nous sommes pensants, nous avons besoin de donner du sens à notre passage sur terre.

S'ils sont menacés, notre cerveau bascule en mode émotion. La peur, nous oblige à nous mettre en sécurité. Si elle n'est pas entendue, la colère intervient pour nous pousser à nous réaffirmer notre identité face à l'autre. Si elle ne suffit pas, la tristesse prend le relais pour nous conduire à l'isolement, afin de mieux nous interroger sur le sens de notre vie. Ces trois émotions "primaires" ne doivent pas être pris dans un sens négatif, ces émotions n'ont qu'une vocation : assurer notre survie.

En situation de crise, ces trois émotions "primaires" nous font basculer de deux façons : soit elles nous font tourner à vide (je me recroqueville sur moi-même), soit elles nous poussent à agir de façon anarchique (je fais de la suractivité).

Nous paralyser
Emotions primaires
Nous forcer à nous adapter
J'ai des crises d'angoisse
PEUR
Je prends la fuite
Je rumine
COLERE
Je vide mon sac
Je ne vaux rien
TRISTESSE
J'ai besoin de quelqu'un

Dans tous les cas, elles ne nous font progresser ni dans la compréhension, ni dans l'expression de notre ressenti.

Nos émotions d'enfant sont réactivées, d'où nos réactions "primaires", mais nous pouvons apprendre à réagie plus sereinement.

Quatre émotions primaires : joie, peur, colère et tristesse.
Remarque : l'amour n'est pas une émotion primaire.

Ce qui déclenche la peur, c'est le manque de temps pour réagir à une situation nouvelle et trouver les moyens d'y faire face.

 

 

Vêtement

Un vetement répond à trois missions, les 3 P :

  • Protection
  • Pudeur
  • Parure
 

La gentillesse

A être gentil, on prend le risque de ce faire avoir, de passer pour un faible. Mais la gentillesse n'exclut ni la fermeté, ni le respect de soi-même. La gentillesse ne doit pas nous conduire au sacrifice.

Après c'est fait avoir (ou passer pour un faible), on décide de ne plus s'y laisser prendre et d'être moins gentil. C'est une erreur, car on confond gentillesse et affirmation de soi. Conclusion : rester aussi gentil et affirmer vous plus.

Il faut cesser de croire que l'autre est l'ennemi, qu'il cherche en permanence à nous nuire.

Comment devenir plus gentil sans se faire avoir ?

En évitant de faire des procès d'intention. La pluspart de nos conflits viennent de ce que l'on imagine l'autre comme agresseur, alors que l'échange se base sur une sorte de neutralité qui nous préserve tous. Le mépris, la méfiance et l'agressivité sont des comportements couteux qui épuisent le psychisme.

En ayant le courage d'avoir confiance (en nous, en l'autre, en la vie), plutot que dans celui de nous protéger.

 

Obéissance / Désobéissance

Soumission à l'autorité, Stanley Milgram, Editions Calmann-Lévy

Psychologie de la manipulation et de la soumission, Nicolas Guéguen, Editions Dunod

 

Librement inspiré par les deux oeuvres :

Pourquoi obeit-on ?

    L'obeissance est lié aux effets d'une situation qui ont la faculté de produire un état de déresponsabilisation de l'individu. Cet état, Stanley Milgram l'appel "l'état agentique".

    En état agentique, l'individu possède toujours son libre arbrite et son sens morale, mais se ne sont pas ses valeurs qui sont employés par l'individu pour juger ses actes. Bien que conscient de ses actes, l'individu agit comme un simple agent de l'Autorité. Il juge ses actes par rapport l'appréciation quand fera l'Autorité. L'objectif premier de l'individu est de satisfaire l'Autorité, afin que celle-ci en retour conforte son image-positif ("je suis un individu capable, compétant, utile, efficace, ...").

    Le taux de soumission d'un individu sous état agentique dépend de la situation. Une situation pouvant être perçu différement par les individus, le taux soumission sera donc variable d'un individu à un autre, pouvant aller de la soumission totale à la désobeissance.

Remarque : les conditions favorisant la mise en place d'une situation d'état agentique ne sont pas particulièrement intéressantes dans le cadre de l'expérience de laboratoire de Milgram. Néanmoins, on notera que la soumission est renforcée lorsque :
  • la responsabilité de l'individu est clairement désengagé
  • l'individu est volontaire*
  • l'individu agit en groupe
  • une distance sépare l'acte de ses conséquences
  • l'individu pense que l'autorité est compétente dans les ordres données*
  • l'individu pense que les ordres sont cohérents avec la situation*
  • l'autorité n'est pas contestée par une autre autorité
  • plus l'autorité est proche (présence physique) et plus l'obeissance est forte
    ....

Conclusion : sous état agentique, les actes de cruauté commis par un individu, ne sont pas l'oeuvre d'un monstre (du moins pas totalement*), mais sont les conséquences d'une situation qui le pousse à obeir aux ordres d'une Autorité malveillante.

Pourquoi désobeit-on ?

    Certains sujets désobéissent. Pourquoi ? Instinctivement, nous sommes tentés d'attribuer leur conduite à des considérations d'ordre moral. Cependant, dans ce cas précis, une explication purement éthique ne convient pas. Le degré de proximité d'une victime sans défense par rapport au sujet ne change rien à la moralité de l'action entreprise contre elle. Or, nous avons vu qu'une simple variation de distance peut profondément modifier le taux des refus d'obéissance. C'est davantage une forme de tension qui pousse le sujet à se rebeller. Pour bien comprendre ce qu'elle représente, nous l'étudierons sur le plan humain et sur le plan formel en nous référant au modèle théorique qui a guidé notre analyse.

    En principe, il y a risque de tension chaque fois qu'une entité capable de fonctionner de façon indépendante est introduite dans une hiérarchie. En effet, les exigences internes d'une unité autonome sont totalement différentes de celles d'une composante spécifiquement et uniquement conçue pour fonctionner dans un mode systématique. L'homme a la double capacité d'agir suivant sa propre initiative et de s'intégrer dans des systèmes complexes en assumant certains rôles. Mais l'existence même de cette dualité suppose un compromis dans sa structure. Nous ne sommes parfaitement taillés ni pour l'autonomie complète ni pour la soumission totale.

    Il va de soi que toute entité complexe destinée à fonctionner à la fois de façon autonome et dans un système hiérarchique doit posséder des mécanismes capables de résoudre la tension, car sans leur présence, le système s'effondrerait fatalement très vite. Aussi ajouterons-nous à notre modèle théorique un dernier concept représentant la résolution de la tension. Pour résumer les processus de comportement que nous avons observés, nous nous permettrons de proposer une brève formule.

    Il y a obéissance quand l'individu ne peut pas désobeir sous un prétexte situationnelle (faille dans l'autorité, faille dans les conditions,...) et quand les facteurs d'amortisseurs de tension sont plus importants que le taux net de tension (c'est à dire la tension réduite par les mécanismes résolutifs). Sinon l'individu désobeira.

 

DESOBEISSANCE SOUS PRETEXTE SITUATIONNELLE

Soumis à la tension, l'individu est à l'affut de tout ce qu'il peut lui permettre de se tirer de la situation conflictuelle dans laquelle il se trouve.

  • Faille dans le réglement
  • Autorité remise en cause par une autre autorité
  • Absence de controle
  • ...

 

TENSION

    Loin de montrer la puissance de l'autorité, la tension éprouvée par nos sujets prouve sa faiblesse, ce qui révèle en outre un aspect extrêmement important de l'expérience : pour certains, la conversion à l'état agentique n'est que partielle.

    Si son intégration dans le système d'autorité était total, l'individu ne subirait pas de tension en exécutant les ordres, si cruels soient-ils; il verrait les actions requises sous le seul angle des définitions imposées et de ce fait, il les jugerait entièrement acceptables. C'est pourquoi tout signe de tension est la preuve manifeste de l'échec de l'autorité à convertir le sujet à un état agentique absolu. Le pouvoir de persuasion du système d'autorité mis en place au laboratoire est évidemment sans commune mesure avec celui des systèmes tout puissants représentés par les structures totalitaires de Staline et de Hitler, structures dans lesquelles les subordonnés s'identifiaient avec leurs rôles. En dépit de l'influence exercée par l'expérimentateur, il subsiste chez le sujet, à des degrés divers, des bribes de personnalité qui sauvegardent l'existence de ses critères moraux et engendrent une tension susceptible, si elle est assez élevée, de l'amener au refus d'obéissance. A cet égard, l'état agentique créé en laboratoire est sensible à la moindre perturbation, tout comme le sommeil peut être troublé par l'irruption d'un bruit suffisamment fort. (Quand une personne dort, ses capacités auditives et visuelles sont considérablement diminuées, mais des stimuli puissants peuvent la réveiller. De même, dans l'état agentique, l'individu ne porte pratiquement plus de juge­ments moraux, mais un choc violent risque de le tirer de sa léthargie.) L'état produit en laboratoire peut être assimilé à un léger assoupissement en comparaison de l'engourdissement profond suscité par le système d'autorité tout puissant d'un gouvernement.

 

AMORTISSEURS DE TENSION

     Tout élément susceptible de réduire le rapport psychologique étroit entre l'action du sujet et sa conséquence diminue également le degré de tension. Tout moyen d'atténuer la signification implicite de son action, en facilite l'accomplissement.

Amortisseurs de tension passif : situationnelle

 Exemple :

  • Situation d’éloignement (distance) entre les actes et leurs conséquences.
  • Situation de disproportion entre les actes et leurs conséquences (appuyer sur un bouton et déclencher une bombe atomique tuant des milliers d’individus).

 

Amortisseurs de tension actif : mise en œuvre par le sujet

Exemple :

  • Dérobade : le sujet tente de dissimuler les conséquences perceptibles de ses actes
  • Refus de l’évidence : le sujet refuse les conséquences perceptibles de ses actes
  • Soumission minimale : le sujet réalise ses actes à minima, afin de pouvoir penser « j’ai fait de mon mieux pour limiter les conséquences de mes actes», même si la limitation est purement symbolique.
  • Subterfuge : le sujet met en œuvre un subterfuge, car « l’idée de faire quelque chose », même purement symbolique, aide le sujet à préserver son image, sa conviction d’être un « brave homme ».
  • L’abandon de responsabilité : le sujet rejette la responsabilité de ses actes sur autrui (l’autorité, les individus qu’il considère comme différent de lui,…). Le dénigrement est une forme d’abandon de responsabilité.
  • Manifestations psychosomatiques : le sujet aborde des manifestations psychosomatiques (transpiration, tremblement, rire nerveux,…) qui vont réduire la tension.
  • Désapprobation : désaccord verbale du sujet avec ses actes.

    En réduisant à un degré supportable l’intensité du conflit que le sujet éprouve, les amortisseurs de tension permettent à celui-ci de conserver intact sa relation avec l’autorité et de préserver l’image de celui-ci.

 

DESOBEISSANCE

  • Désobéissance : moyen ultime de mettre un terme à la tension.

    Le coût de la désobéissance, pour celui qui s'y résout, est l'impression corrosive de s'être rendu coupable de déloyauté. Même s'il a choisi d'agir selon les normes de la morale, il n'en demeure pas moins troublé par l'idée d'avoir délibérément bouleversé une situation sociale défi­nie, il ne peut chasser le sentiment d'avoir trahi une cause qu'il s'était engagé à servir. Ce n'est pas le sujet obéissant, mais bien lui, le rebelle, qui ressent douloureusement les conséquences de son action.

 

La réalisation de soi

Psychologie Magazine, janvier 2009, entretien avec Michel Lacroix

 

Qu'est ce que cela veut dire "se réaliser" ?

C'est se percevoir comme ayant réaliser ces possibles (ces aspirations, ces désirs...).

On a jamais tout à fait fini de se réaliser. C'est pour cela que les notions d'accomplissement personnel ou de plénitude sont génantes : elles sous-entendent qu'il serait possible d'arriver au bout de soi même.

Avec la "réalisation", on vise une forme d'excellence de soi.

 

Pourquoi avons nous le besoin de nous réaliser ?

L'être humain ne se contente pas de ce qu'il est, mais est en permanence dans une inquiétude, un sentiment d'inachevement, qui le pousse sans cesse vers autre chose. Ce sentiement d'inachevement (d'insatisfaction) peut nous faire basculer soit dans une sorte de dépression, soit au contraire galvaniser notre énergie et nous propulser vers l'avant.

 

N'y a-t-il qu'une façon de se réaliser ?

Non, à chacun de trouver son cheminement. Il doit y avoir un projet dominant. Les autres projets ne doivent pas être forcément négligés, mais la réalisation de soi nécessite un équilibre entre la passion (moteur de nos projets et qui nous incite à ne vouloir renoncer à rien) et la raison (qui nous permet d'accepter l'autorestriction) : reconcilier nos ambitions avec le réel.

 

Comment savoir pour quel projet de vie nous sommes faits ?

D'abord, il s'agit de s'assurer que nous n'allons pas vers telle activité pour des raisons négatives : le choix d'un métier de l'enfance parce que le monde des adultes nous déplait, ou d'une vocation religieuse parce que notre vie amoureuse est un désastre. Ensuite, que ce n'est pas pour obeir à une demande extérieure : on m'a toujours dit que j'étais fait pour cela. Puis sentir que l'on est pas guidé par sa seule vanité, par un désir de reconnaissance ou de célébrité. En tête des signes positifs, il y a le désir, l'attirance : dans quel domaine ai-je eu le sentiment d'avoir bien réussi ? Tenir compte de nos résussite est révélateur, à condition que le plaisir s'en mêle. Enfin, il y a nos modèles de jeunesse, des proches ou des personnalités que nous n'avons pas cessé d'admirer : que représente t elles pour nous ?
Toutefois, rien n'empeche de changer de projet de vie au cours d'une existence. L'échec serait de s'enfermer dans un choix de vie qui nous collait à 20 ans et qui ne nous correspond plus à 50 ans.

 

Quels sont les autres dangers à connaitre ?

L'hyperactivité : certains conçoivent la réalisation de soi comme une frénesie activiste. Il y a un risque d'isoler, en se pensant seul maitre de son prjet de vie. Or, nous nous faisons grace à des amitiés, par des relations de travail, dans le lien conjugual, avec le soutien familial, etc.

 

A quoi reconnait-on que l'on se réalise ?

Il faut se fier à un sentiment intérieur plutot qu'à des critères exterieurs. A une certaine forme de satisfaction. Comme le sentiment d'avoir fait... son possible. Non pas d'avoir fait tout ce que l'ion voulait faire, c'est impossible, mais au moins avoir concrétisé plusieurs des projets qui nous tenaient à coeur.

 

 

La peur croissante, la crise éternelle, le catastrophisme continue

Extrait de "Atteinte à la liberté" de Juli Zeh et Ilija Trojanow aux éditions Actes Sud

Pourquoi les médias s'activent-ils en première ligne pour nourir la peur collective ? Pourquoi contribuent-ils à créer deux types d'humanité : des personnes (les citoyens) et des non-personnes (les ennemis publics, les terroristes) ? pourquoi préparent-ils ainsi le terrain pour transformer l'Etat de droit en Etat préventif ?
Si l'on demandait à un quelconque rédacteur selon quels critères il sélectionne ses nouvelles, on se verrait répondre dans la pluspart des cas ; selon que ça se vend ou ne se vend pas. En temps de crise, l'audimat et le tirage des journaux augmentent, on fait donc en sorte d'être toujours en crise. Tous les jours, on est l'affût de la plus grand sensation. Good news is no news, les bonnes nouvelles ne sont pas des nouvelles, ou encore : Angst sells, la peur fait vendre. Journalistes et politiques se partagent ce principe. l'objectif commun, qu'ils en soient conscients ou non, aboutit à une symbiose dynamique dans laquelle les experts en sécurité et leur mise en garde, d'une part, et les médias épris de catastrophes, d'autre part, oeuvrent la main dans la main.

 

La liberté

Les esclaves heureux sont les ennemis les plus acharnés de la liberté.

Marie Von Ebner-Eschenbach

 

Alcool

L'alcool introduit presque toujours un biais d' "intentionnalité " dans notre fonctionnement cognitif. Conclusion : plus rien n'est fortuit dans le regard de la personne alcoolisée. Ainsi un sourire poli, un frolement accidentel apparaitront comme autant de tentatives de séduction, alors qu'ils ne seront que le fruit du hasard.