Dieu

 

 

Un Dieu créationiste:

Dieu n'a pas créer l'homme. L'homme est le fruit de l'évolution de la vie (Charles Darwin).

Dieu n'a pas créer la vie. La vie est le fruit du hasard sur Terre (4 millions d'année).

Dieu n'a pas créer la Terre. La Terre est le fruit du big-bang (15 milliards d'années).

Dieu n'a pas créer le big-bang. Le big-bang a ses origines encrées dans les lois de la physique (Stephen Hawking).

 

Ici s'arrête nos connaisances actuelles... Dieu a t'il créer les lois de la physique ? Pas nécessairement.

     La théorie de la loterie développe l'idée qu'il n'y a pas un seul univers mais une grande quantité d'univers, où chacun coexiste en parallèle avec les autres - ou occupe des régions bien distinctes d'un même espace. Chaque univers diffère des autres par ses lois. Dans certains, les protons sont plus lourds que les neutrons. Dans d'autres, la force nucléaire est trop faible pour permettre des noyaux lourds stables, et ainsi de suite. Puisque la vie dépend si étroitement des lois et conditions "bonnes", il est évident que seule une infime fraction de ces univers peuvent accueillir des observateurs.Ceux-ci s'émerveilleront de trouver leur univers si peu "naturel", si propice à l'émergence de la vie et de l'intelligence. Ils ne seront en fait ques les gagnants d'une vaste loterie cosmique dépourvue de sens.
     Si l'univers semble conçu pour nous, c'est parceque nous avons été façonnés par lui.
     Nous observons l'univers particulier qui nous a enfantés, car il ne pourrait en être autrement, ce qui n'empêche pas l'existence d'autres univers, dont nous ne pouvons rien dire puisque nous ne pouvons les observer.
     En définitive, le temps et des éléments de base en quantité suffisante pourraient être les deux seules contraintes incontournables pour l'apparition de la vie. Mais nous ne savons rien des formes de vie que prendrait cette vie dans un univers aux lois et aux constantes physiques différentes. Avec la théorie de la loterie, la vie est inévitable, puisque tous les possibles sont explorés.

Remarque : le big-bang est à l'origine de l'espace et du temps. Avant le big-bang, le temps n'existait pas.

Remarque : notre univers n'est pas infini. Il est composé de 1085 atomes.

Remarque : certaines constantes sont dites "fondamentales" parcequ'elles ne peuvent pas encore être expliquées en termes d'untiés plus fondamentales (mètre, kilogramme, seconde) et parce qu'elles définissent un sytème d'unités naturelles. A leur existence expérimentale, aucune explication actuelle ne peut être donnée.

Actuellement, il existe 3 constantes fondamentales avec dimension :

  • La vitesse de la lumière : c = 299 792 458 m.s-1 (relativité restreinte : vitesse maximale que toute particule peut atteindre)
  • La constante de gravitation : G = 6,6742 10-11 m3.kg-1.s-2 (gravitation newtonienne : force d'attraction gravitationnelle entre deux objets)
  • La constante de Planck : h = 6,6260693 10-34 J.s (mécanique quantique : quantum minimal d'action, qui marque la frontière entre monde classique et monde quantique)
Actuellement, il existe 26 constantes fondamentales sans dimension :
  • La masse des 6 quarks (up, down, charm, strange, top et bottom)
  • La masse des 6 leptons (électron, neutrino-électron, muon, neutrino-muon, tau, neutrino-tau)
  • La masse du boson de Higgs
  • La valeur du champs dans le vide (énergie du vide qui brise la symétrie entre les bosons sans masse (photons et gluons) et les bosons avec masse (W+, W-, Z0))
  • Les 3 constantes de couplage (famille des bosons) (U(1) : électromagnétique, 1 photon) (SU(2) : nucléaire faible, 3 bosons (W+, W-, Z0) + 1 boson de Higgs (H0)) (SU(3) : nucléaire forte, 8 gluons)
  • Les 4 constantes d'intéraction nucléaire faible (bosons W+, W-, Z0 et Higgs) avec les quarks (3 angles + 1 phase)
  • Les 4 constantes d'intéraction nucléaire faible (bosons W+, W-, Z0 et Higgs ) avec les les neutrinos (3 angles + 1 phase)
  • La constante cosmologique (expansion de l'univers)

 

Il reste alors une seule question : pourquoi quelle que chose, plus tot que rien ?

Mais serait-on là pour ce poser cette question, si rien...

 

L'existance de Dieu :

     Si on admet l'existance de Dieu, alors celui-ci vit au paradis. Le paradis est un monde hors du monde : un univers parallèle... On peut alors ce demander pourquoi il existerait qu'un seul univers parallèle et pas une multitude ? En effet, d'un point de vue logique il n'y a aucune raison pour qu'il n'existe qu'un seul et unique univers parallèle. Donc, il doit exister une multitude d'univers parallèle. Mais s'il existe un Dieu dans un univers parallèle, alors pourquoi n'y aurait pas d'autres Dieux dans les autres univers parallèle ? D'un point de vue logique, il doit y avoir autant de Dieu que d'univers parallèle. Donc Dieu ne serait donc pas unique...

     Si Dieu existe et si Dieu est bon, alors d'un point de vue logique il doit exister un contre-pouvoir. Le bien n'existe pas sans le mal. Donc il doit exister un Dieu du mal. Conclusion, il existe donc au moins 2 Dieux.

     Dieu a t'il un Dieu ?

 

 

"Antimanuel de philosophie" de Michel Onfray, Editions Bréal

Votre succès au bac est-il inscrit dans les astres ?

    Ni votre succès, ni votre échec ; ni dans les étoiles, ni ailleurs. Les résultats dépendent de vous et de votre volonté, rien d'autre n'entre en jeu, surtout pas l'influence des astres ou la conjonction des planètes lejour où vous séchez sur votre copie de philo... Votre histoire n'est inscrite nulle part (où le serait-elle ? dans le ciel ? dans un endroit accessible aux seuls médiums via les lignes de la main ou le tirage des cartes ?) mais relève, de votre fabrication, de votre construction, de votre décision. L'avenir s'écrit, il n'est pas encore rédigé : faites-vous à cette idée, votre destin relève de vos projets et de l'énergie que vous mettrez à les réaliser.

    Jamais peut-être autant qu'aujourd'hui où, en Occident du moins, la raison peut fonctionner librement sans craindre la prison ou le bûcher, alors que la religion a perdu beaucoup de son pouvoir de contrainte et de nuisance, les hommes et les femmes ne se sont mis à croire à l'irrationnel sous toutes ses formes : voyance et numérologie, tarots et horoscopes, thème astral, marc de café et tables tournantes, esprits frappeurs et vie après la mort,fantômes et revenants, extra-terrestres et soucoupes volantes, à quoi s'ajoutent les apparitions de la Vierge, les miracles, la résurrection de la chair, les prédictions de Nostradamus ou encore les croyances à l'immortalité de l'âme, à la réincarnation et autres folie irrationnelles. Partout ces fictions sont diffusées et amplifiées : médias publics de grande audience, presse spécialisée ou généralisée, livres et collections éditoriales. La plupart, parmi vous,croyez d'ailleurs sûreme à l'une ou l'autre de ces options,voire à toutes... Non ?

Ouvrez la cuisse de Jupiter !

    La permanence de l'irrationnel se constate facilement. Dès les débuts de la pensée, avant la philosophie à proprement parler (VIe siècle avant Jésus-Christ, du moins en Europe occidentale), on croit aux mythes : ils expriment une pensée magique et irrationnelle et grouillent de dieux qui prennent la forme d'animaux, de bêtes qui copulent avec des humains en engendrant des créatures viables (le centaure par exemple mélange de cheval et d'homme, ou le Minotaure, tête de taureau sur corps d'homme), de naissances qui se font par la cuisse (demandez à Jupiter), de forgerons qui travaillent dans l'épicentre des volcans (voyez Vulcain), d'une femme cachée dans une génisse en bois pou être fécondée par un taureau (ainsi Pasiphaé qui donne naissance au Minotaure) -, de sperme transformé en écume sur les vagues, etc.

    
    La mythologie forme la pensée primitive et les religion s'appuient sur ces pensées irrationnelles : comment, sinon, entendre le christianisme qui met en scène une femme engendrant un enfant sans l'aide d'un père, un homme qui transforme l'eau en vin, multiplie les poissons, marche sur l'eau, ressuscite les morts, s'applique la recette à lui-même trois jours après avoir été torturé et crucifié ? Dans la mythologie et dans la religion, la preuve ne sert à rien, la déduction non plus, pas plus l'usage de la raison, de la réflexion, de l'analyse ou de l'esprit critique. Nul besoin de penserde faire fonctionner son intelligence : croire suffit, puis obéir. L'adhésion est sollicitée, quand on n'y contraint pas, car la compréhension n'est d'aucune utilité. L'irrationnel sert souvent aux individus retors et déterminés pour guider les hommes et les maintenir dans un état de sujétion.

J'ai peur, donc je suis...

    De quelle logique procède l'irrationnel ? De la peur du vide intellectuel, de l'angoisse devant l'évidence pénible à accepter, de l'incapacité des hommes à accepter leur ignorance et la limitation de leurs facultés, dont la raison. Là où ils peuvent dire : « je ne sais pas » ou « j'ignore pourquoi », « je ne comprends pas », ils inventent des histoires et y croient. Pour éviter de composer avec un certain nombre d'évidences à l'aide desquelles, pourtant, il faut compter (la vie est courte ; nous allons bientôt mourir­même à cent ans, c'est court en regard de l'éternité du néant d'où nous venons et vers laquelle nous allons... - ; nous avons peu ou pas de pouvoir sur le déroulement de cette brève existence ; après la mort, il n'y a rien, que de la décomposition, pas de vie sous une autre forme, etc.), les hommes inventent des fictions et leur demandent secours.

    L'irrationnel colmate les brèches faites par la raison dans la destruction des illusions. Incapables de vivre dans le seul réel rationnel, les hiumains fabriquent de toutes pièces un monde irrationnel plus facile à habiter parce que pourvoyeur de croyances qui procurent un semblant de paix avec soi-même. La foudre tombe-t-elle sur un arbre ? Un homme de l'Antiquité gréco-romaine ne sait pourquoi, il invente un dieu méchant, vengeur, informé des exactions humaines qui utilise la foudre pour corriger ses semblables. Zeus et ses éclairs, voilà la raison de l'orage grec ou romain. Plus tard, la même foudre aperçue par un homme du XXe siècle un peu au courant de la physique moderne devient la résultante d'un échange de polarité entre des nuages chargés d'électricité et le sol. La trace du mouvement de l'énergie en un arc électrique,voilà la raison de la foudre. Raison ancienne et mythologique contre raison moderne et scientifique : l'irrationnel d'hier devient le rationnel de demain et cesse d'inquiéter, de faire peur.

    
    L'irrationnel, c'est ce qui n'est pas encore rationnel, soit pour un individu, soit pour une époque ou pour une culture, et non ce qui ne le sera jamais. Ce qui échappe à la compréhension aujourd'hui conduit les hommes à échafauder des hypothèses en puisant dans les ressources de l'irrationnel où les limites n'existent pas : on peut recourir à l'imagination la plus débridée, aux idées les plus fantasques, pourvu qu'efficacement on se donne l'illusion de faire reculer l'ignorance. Dès que le problème ne se pose plus, après découverte de la solution grâce à la raison, la croyance tombe à l'eau et rejoint le musée des idées fausses que naguère on avait cru vraies.

    En revanche, sur certaines questions impossibles à résoudre avec les progrès de la science, de la recherche, de la technique, l'irrationnel régne en maître et pour longtemps. Ainsi devant des questions métaphysiques (étymologiquement, celles qui se posent après la physique) : d'où venons-nous ? qui sommes-nous ? où allons-nous ? pour le dire dans des expressions quotidiennes. Autrement dit: pourquoi devons-nous mourir ? qu'y a-t-il après la mort ? pourquoi disposons-nous d'aussi peu de pouvoir sur notre existence ? à quoi peut bien ressembler l'avenir ? quel sens donner à l'existence ? en fait: être mortel, ne pas survivre, subir les déterminismes, ne pas échapper à la nécessité, être confiné à cette planète, voilà quelques-uns des motifs qui font fonctionner le moteur irrationnel à plein régime.

    
    Toutes les pratiques irrationnelles prétendent donner des réponses à ces problèmes angoissants : l'existence d'esprits immortels qui évoluent dans un monde où l'on pourrait les interroger à l'aide d'une table tournante nous rassure : la mort ne concerne que le corps, pas l'âme qui, elle, connaît l'immortalité ; la possibilité de lire et prédire l'avenir avec des chiffres, des lignes de la main, du marc de café, une boule de cristal, des cartes, des photos, voilà qui nous apaise : l'avenir est déjà écrit quelque part, quelques-uns (des médiums) peuvent accéder à ce quelque part et m'en révéler le contenu,je n'ai pas à craindre le bon ou le mauvais usage de ma liberté, de ma raison, de ma volonté, ce qui doit advenir adviendra ; l'existence d'objets volants non identifiés, donc de planètes habitables, d'une vie hors du système planétaire, de forces mystérieuses venues du fin fond des galaxies,voilà qui nous réjouit : on peut croire que notre survie ailleurs est assurée par des puissances qui gouvernent le cosmos, donc notre petite existence, etc.

    L'irrationnel est un secours, certes, mais un secours ponctuel, car il ne tient pas ses promesses. En revanche, la raison peut être également secourable, mais plus sûrement : notamment lorsqu'elle se concentre sur la destruction des illusions et des croyances, des fictions créées par les hommes pour se consoler avec des arrière-mondes, des au-delà inventés, qui toujours dispensent de bien vivre ici et maintenant. La philosophie et l'usage critique de la raison permettent d'obtenir d'autres solutions,en l'occurrence des certitudes viables, et des consolations autrement plus sûres :devant les mêmes évidences (la mort, la limitation des pouvoirs humains, la petitesse de l'homme devant l'immensité du monde, l'angoisse face au destin), la philosophie fournit des moyens de s'approprier son destin, de se faire l'acteur de son existence, de se libérer des peurs inutiles et paralysantes - et non de s'abandonner, pieds et poings liés,comme des enfants,aux mythes d'hier ou d'aujourd'hui.Cessez de regarder les étoiles,votre avenir n'est inscrit nulle part : il reste à écrire - et vous seul pouvez en être l'auteur.

 

Les grands dossiers des sciences humaines n°5 Janvier-Février 2007

Et si au final, le phénomènal succès du christianisme résultait d'un marketing extraordinairement habile ? Cette question iconoclaste est posée par le publicitaire italien Bruno Ballardini, qui postule que le succès de l'Eglise s'explique par sa capacité à créer un besoin et à en commercialiser la solution. Le tout en deux étapes : 1) vous convaincre que vous êtes un pêcheur condamné à l'enfer ; 2) et qu'il faut que vous adhériez pour être sauvé.

Derrière la diversité des religions repose un noyau commun de pratiques et de croyances. Ce noyau commun comporte quatre éléments fondamentaux :
1) toutes les religions traditionnelles admettent l'existence d'un monde invisible peuplé de divinités : dieux, esprits, ancêtres, âmes ou forces surnaturelles.
2) les hommes cherchent à se rendre favorables ces esprits à l'aide de rituels - prières, cérémonies collectives, rites propitiaires.
3) la religion impose aux individus des règles de conduite, des devoirs et interdits qui règlent la vie en communauté.
4) des médiateurs du sacré - chamane, prêtre, devin, ou maître de cérémonie - sont chargés de présider aux rituels et sont chargés de présider aux rituels et de transmettre les connaissances relatives au monde du sacré.