Qui suis-je ?   L'identité

 

Qui suis je ? John LOCKE

Notre identité se résume à notre mémoire. Le corps n'est que le support de notre identité.

Conclusion : l'identité se modifie tout au long de l'existence.

 

Qu'est ce que la mémoire ?

La somme de nos souvenirs, l'accumulation de nos expériences, le rappel de nos goûts,... elle résulte moins d'une addition successive que de remaniements et de tentatives d'intégration plus ou moins réussies.

 

Comment ses remaniements opérent ils pour constituer notre identité ? Pierre TAP

L'identité se constitue à partir de 6 stratégies :

  1. Avoir le sentiment de rester le même au fil du temps (rester identique, ou au moins semblable à soi même). On peut donc dire que la continuité est le premier élément de l'identité.
  2. La représentation plus ou moins structurée, plus ou moins stable que j'ai de moi même et que les autres se font de moi. Je me comporte selon un certain style, ce qui renvoie à l'idée d'unité, de cohérence du moi.
  3. L'unicité : c'est à dire le sentiment d'être original, de se vouloir différent, au point de se percevoir comme unique (incomparable). C'est un élément qui peut s'exprimer positivement, mais qui peut aussi se muer en fermeture sur soi, associée au déni d'autrui.
  4. La diversité : correspond au fait que nous sommes plusieurs personnages en une même personne. Selon les cas, cela peut être une richesse (facettes articulées de nos rôles multiples) ou, au contraire, un éclatement, une dispersion de soi.
  5. Nous sommes ce que nous faisons ; l'identité renvoie alors à l'idée de la réalisation de soi par l'action, du « devenir soi même » à travers des activités (faire et, en faisant, « se faire »). Cet élément implique la capacité de la personne à gérer un paradoxe, celui du changement de soi dans la continuité.
  6. Avoir nécessairement une vision positive de soi (estime de soi). Chacun de nous a besoin de développer un sentiment de valeur personnelle, en soi, à ses propres yeux et aux yeux d'autrui. Bien entendu, cette présentation est idéale. Dans la réalité quotidienne, ces divers sentiments (continuité, positivité, cohérence ... ) sont parfois « malmenés » par nos échecs et nos ruptures, par la dévalorisation que nous renvoient les autres ou que nous nous attribuons nous mêmes.

Comme on peut le constater, certains aspects de l'identité peuvent se trouver en conflit avec d'autres, ce qui oblige l'individu à cloisonner sa vie, pour éviter de laisser émerger des oppositions de désirs ou de valeurs contradictoires ou, au mieux, à articuler des conduites, des croyances ou des sentiments très différents. Ainsi, l'identité constitue un effort constant pour gérer la continuité dans le changement, ce qui n'est pas toujours facile. De même, l'ancrage dans le passé peut entrer en contradiction avec les projets que je peux vouloir développer.

 

Paradoxe de l'identité

Suite à un accident, un tueur en série perds définitivement la mémoire. Il retrouve une vie normale, travail, mariage, enfants.... devient un fervant catholique, aide son prochain .... et ne commets plus aucun crime. Quelques années plus tard, la police l'arrete grace à son empreinte génétique. Le jurie doit-il le condamné ?

 

Souvenirs, souvenirs

Les premiers evenements dont nous parvenons à nous rappeler sont des reconstructions. Non pas cependant pour en dissimuler d'autres et faire en quelques sorte diversion, mais bien parce que tous nos souvenirs, quels qu'ils soient, sont d'incessantes reconstitutions. Et si les premiers d'entre eux paraissent indéracinables, ils ne sont pas pour autant la copie conforme d'évenements, et tiennent souvent moins du témoignage que du récit mythique.