Gravure

 

1. Généralité
1.1. Table de contenu ou "TOC"
1.2. Subcode channels

2. Les Modes
2.1. Mode 1
2.2. Mode2

3. Les sessions

4. Autorun

5. Normes

6. Track at once / Disk at once
6.1. Disk at once
6.2. Track at once

7. Logiciels

8. Protections CD

 

8.1. Bidouille de la structure des fichiers
8.2. Piste non reproductible et signature
8.3 Secteurs erronés


9. Protection DVD

 

9.1. Méthodes de protection logiques et physiques


10. CD Kodak

11. CD ROM, CD ROM XA

12. CD Playstation

12.1. Contenu du CD Playstation
12.2. Protections du CD Playstation
12.3. Comment utiliser la copie de CD Playstation




1. Généralité

Un CD‑ROM ne contient le plus souvent qu'une seule piste sur laquelle sont entassées toutes les données, ces dernières étant pointées par le système de fichiers.

Un CD‑ROM peut, par ailleurs, être divisé en sessions : c'est‑à‑dire une division physique du disque. Un peu comme la partition d'un disque dur en plusieurs lecteurs (C :, D :, etc), avec l'outil FDISK.

Chaque session contiendra son propre ensemble de pistes et chaque CD peut contenir plusieurs sessions. Lorsqu'un CD est divisé en plusieurs sessions, ces dernières sont généralement totalement invisibles pour l'utilisateur, toutes les données référençant ces dernières (les noms de fichiers contenus dans les sessions, par exemple) étant regroupées. En clair, le CD est divisé, mais les pointeurs vers les pistes ou les données sont regroupés.

1.1. Table de contenu ou TOC

toute cette structure de base est pintée par la TOC ou "table de contenu". Elle constitue en quelque sorte la zone de référence sur le contenu du CD. Elle décrit, en autres, le nombre de pistes contenues sur le disque, leur emplacement de départ et le volume total des zones où sont stockées les données. La TOC peut contenir 99 références de pistes au maximum. Chaque piste est numérotée, mais il est possible de commencer une référence de piste autre que le numéro 1, par exemple la piste 10.

 

Il est important de savoir que la division en pistes et sessions occupe de la place sur le CD, et donc réduit le temps (et par voie de conséquence le volume) de stockage disponible. Ainsi :

  • deux pistes de même type seront séparées par un intervalle de 2 secondes;
  • deux pistes de type différent seront séparées par un intervalle de 3 secondes;
  • chaque plage de début de session occupe 120 secondes ;
  • la plage de fin de la première session occupe 90 secondes ;
  • la plage de fin des sessions supplémentaires occupe chaque fois 30 secondes.

 Pensez donc à retrancher ces intervalles du volume global de stockage d'un disque. Les exemples qui suivent vous y aideront. Nous avons vu qu'un disque CD‑R de 63 minutes est quantifié par la formule :

 63 minutes x (60 secondes) x (75 secteurs) X (2 Ko) = 567 000 Ko

 Soit pour 1 Mo, égal à 1024 Ko: 567 000 / 1024 = 553 Mo

Imaginons qu'un CD‑R reçoive des données sur dix pistes contigues et de même format. Il perdra:

9 fois 2 secondes entre les pistes, soit : (18 secondes) X (75 sec­teurs) x (2 Ko) = 2 700 Ko (soit plus de 2 Mo, quand même !) ;

120 secondes en plage de début de session, et 90 secondes en plage de fin de première session, soit : (120 + 90 secondes) x (75 sec­teurs) X (2 Ko) = 31500 Ko (soit près de 31 Mo).

 

Quand "ça ne rentre pas ", c'est du temps perdu !

Nombreux furent les lecteurs, suite à la publication de Se former en un jour à la gravure de CD, qui me demandèrent pourquoi, malgré l'utilisation d'un CD‑R de grande capacité, ils n'étaient pas en mesure de reproduire l'intégralité d'un CD. Ces lecteurs obtenaient systématiquement le message "espace insuffisant" (ou quelque chose de ce genre).

Ce phénomène est dû à une différence entre les méthodes de gravure.

Exemple : le CD original est enregistré en monopiste, et la reproduction est en multipiste. Résultat ? Le CD de destination, encombré par des intervalles entre sessions, ne dispose pas d'assez de place pour recevoir le contenu d'un disque source "rempli à ras bord". Nous reviendrons plus loin sur ce phénomène et sur les méthodes pour y remédier.

Et hop : avec un simple disque, nous voici avec près de 33 Mo de perdus, ce qui n'est pas rien. Ce schéma est typiquement celui d'un disque audio, par exemple. Gardez toujours cet exemple et ces formules à l'esprit : c'est la seule explication qui puisse être donnée, en toutes circonstances, sur l'espace perdu d'un disque vierge.

 

1.2. Que signifie le terme "subcode channels" ?

D'autres zones de stockage viennent parfois prendre place sur le disque. Ainsi, il existe huit subcode channels, référencés par des lettres (P, Q, R, S, T, U V et W). Ce sont en quelque sorte des canaux de pointage, c'est­à‑dire des informations servant à organiser une information (souvent du son). Chaque canal peut contenir 4 Mo de données. Les données que ces canaux contiennent sont organisées uniformément sur le CD. Ces canaux sont inégalement utilisés et certains sont obsolètes.

Il est parfois utile que le graveur puisse lire ces subcodes channels lorsque le CD est protégé.

 

2. Les Modes

2.1. Mode 1

Un CD‑ROM en mode 1 comporte des secteurs de 2 048 octets qui répondent aux normes édictées par le Yellow Book.

L'organisation du secteur est dite de type FORM‑1, c'est‑à‑dire composée de 2 048 octets de donnés, associés à un système de cor­rection d'erreurs. La correction d'erreur occupe 464 octets, ce qui nous donne, au final, des secteurs de 2 512 octets.

 

2.2. Mode 2

Un CD‑ROM en mode 2 peut répondre à deux modèles d'organisa­tion : celui du mode 1 (format de secteur FORM‑ 1) et celui du mode 2.

Dans ce cas, les secteurs en mode 1 et en mode 2 cohabitent sur des pistes différentes (il n'est pas possible de mixer mode 1 et mode 2 sur une seule et même piste).

Le secteur FORM‑2 contient 2 324 octets de données, sans protocole de correction d'erreur. Ce secteur est théoriquement prévu pour contenir des données audio ou vidéo.

 Le mode 1 fut mis au point pour les premiers CD‑ROM. Le dispositif de correction d'erreur fut élaboré afin de garantir la bonne qualité des pro­grammes lus par le PC. En effet, l'ordinateur a cela de particulier qu'un seul octet mal transmis peut provoquer un défaut de fonctionnement, ce qui n'est pas le cas des données audio (définies par le Red Book). Avec elles, un octet défaillant correspond à une fraction de seconde de son mal restituée, et donc inaudible pour le commun des mortels.

Malheureusement, le dispositif de correction du mode 1 ralentit considé­rablement le débit de lecture du CD, en raison du temps perdu pour le transfert des 464 octets de vérification, et leur analyse.

On a donc inventé pour les PC Multimédia et les applications vidéo (le CD vidéo notamment) un mode 2, qui est un type de piste moins contrôlé, et donc plus efficace lors de la lecture des vidéos et des sons.

 Le mode 2 permet lui aussi de graver des fichiers de données ou des programmes : sa seule différence avec le mode 1 est qu'il ne garantit pas la qualité des données. Cela dit, les disquettes ou les dispositifs de sauvegardes sont souvent enregistrés sans protocole de correction des erreurs... Le mode 2 est donc de plus en plus souvent utilisé en lieu et place du mode 1 pour garantir une meilleure vitesse d'exécution aux applications. La correction d'erreurs devient de toute façon d'une utilité marginale devant la fiabilité des CD‑ROM actuels : il est en effet très rare que ces derniers altèrent une donnée.

 

3. Les sessions

 Une session est une portion du disque composée de pistes d'un format donné: par exemple, du son, ou des programmes pour PC. Un disque multisession peut contenir, par exemple, une première session organisée selon les spécifications du Red Book (et ainsi contenir des séquences sonores lisibles par un lecteur de salon), associée à une seconde session contenant des données organisées selon le Yellow Book, destinées à être lues par un CD‑ROM de PC.

Le principe du mode multisession est simple : si vous gravez un disque prévu pour recevoir 600 Mo, avec seulement 150 Mo, il reste un espace libre de 450 Mo. Logique ! Autant donc utiliser les disques au maximum de leur capacité en re‑gravant le disque jusqu'à ce que tout l'espace soit occupé. Cette possibilité n'est malheureusement pas sans limitations : vous ne pouvez écrire de nouvelle session que si votre CD‑R n'est pas "clos" (c'est‑à‑dire verrouillé en écriture et rendu impropre à une nouvelle gravure). Problème : tant que le disque n'est pas clos, vous ne pouvez pas forcément le lire avec tous les lecteurs de CD. La mauvaise gestion de ce mode est souvent la tare des lecteurs de CD‑ROM, encore que le phénomène semble s'estomper et que les appareils deviennent de plus en plus souvent compatibles.

 

4. Le dispositif Autorun des CD‑ROM Windows (Yellow Book amélioré par Microsoft)

Organisation des fichiers : ISO 9660, Joliet

 Format des pistes : mode 1, mode 2

 0 Nombre de pistes : indifférent

Vous connaissez probablement une ou plusieurs applications du dispositif Autorun de Windows 95 et 98. Vous insérez un CD dans votre lecteur et, si le système est correctement configuré (c'est‑à‑dire que le mode Autorun est activé par défaut), une interface est automatiquement affichée. C'est beau comme une console de jeux ! Bref : un CD‑ROM Autorun est avant tout un CD‑ROM. A ce dernier on adjoint des fichiers et un dispositif exécutable.

Le premier fichier du CD‑ROM Autorun s'intitule "Autorun.inf". C'est lui qui est automatiquement lu par le système au démarrage. Il contient au minimum les lignes qui suivent:

[autorun]

open=programme.ex

icon=icône.ico

Ou la commande open est suivie par le nom de l'application qui sera exécutée dès l'insertion du CD (dans notre exemple, le programme intitulé Il programme.exe"). Ou icon est suivi d'un nom d'icône, qui sera affiché dans la fenêtre d'exploration du Poste de travail de Windows.

Il est aussi possible d'adjoindre à ce fichier d'autres paramètres. Voici l'exemple du fichier Autorun du CD‑ROM "Age of empire" :

[autorun]

open=programme.exe

icon=icône.ico

shell\setup=Installer Age of Empires shell\setup\command=AoEInst.exe

shell\dxsetup=Installer DirectX 5.0 (Windows 95 seulement) shell\dxsetup\command=directx\dxsetup

shell\msinfo=Informations système

shell\msinfo\command=goodies\msinfo\msinfo32.exe

shell\ie30=Installer Internet Explorer 3.02 pour Windows 95

shell\ie30\command=goodies\ie3O295.exe shell\ie30nt=Installer

Internet Explorer 3.02 pour Windows NT

shell\ie30nt\command=goodies\ie3O2nt.exe

Dans ce CD, la suite de commandes "Shell" ajoute aux dispositifs Autorun une multitude d'options d'exécution : en clair, ce sont de simples lignes de commandes. C'est tout ? Oui : l'Autorun ce n'est que cela. Vous pouvez aussi l'utiliser pour activer des fichiers :

[autorun]

open=image.bmp

icon=icône.ico

Ce fichier Autorun, en activant le fichier image "image.bmp", provoquera automatiquement le lancement d'un visualisateur (par défaut MSPAINT pour les images au format BMP, ou MSIE, si vous spécifiez un fichier image de type GIF).

 

5. Quelles normes et quels CD pour votre graveur ?

 A la lecture de toutes ces normes, de tous ces modes, de toutes ces méthodes, vous vous sentez peut‑être la tête lourde ! Je vous comprends. Inutile d'en rajouter, après tout, nous n'avons que les douze heures d'une journée pour apprendre à graver ! Contentons‑nous de répondre à cette question essentielle : qu'est‑ce qui vous concerne vous et votre graveur ? Tout et rien ! Si vous ne créez avec vos CD‑ROM que des copies de votre disque dur, vous adopterez les paramètres passe‑partout :

  • la seule vraie norme d'organisation de fichiers lisible partout, c'est ­à dire ISO 9660,
  • la gravure sur un disque mono‑session ;
  • la gravure en mode 1.

C'est le minimum. Mais, si vous êtes un fanatique de la copie de sécurité, si vous rêvez de tout dupliquer, si le CD‑Extra c'est votre dada, la compilation audio votre passion, le CD bizarre votre rêve, alors tout ce qui vient d'être décrit plus haut vous sera utile.

Et, si vous prenez le temps de tout comprendre, de tout décrypter, c'est promis : vos voisins de bureau pourront toujours pérorer, vous seul, véritable vedette de votre quartier ou de l'entreprise qui vous emploie, serez un véritable utilisateur de graveur : en un mot celui qui sait tout faire avec un CD‑R!

Format Livre
CD audio Red book
CD Rom Yellow book
CD Rom XA Yellow book
CD vidéo White book
CD text Red book amélioré
CD I Green book

ISO 9660 est un format standard d'organisation des fichiers. En Mode 1, il limite la taille des noms de fichiers à 8 caractères + 3 de l'extension. En mode 2, il limite la taille des noms de fichiers à 31 caractères.

Joliet est un format standard d'organisation des fichiers beaucoup plus évolué que l'ISO 9660. Il limite la taille des noms de fichiers à 256 caractères.

 

6. Deux modes Track‑at‑once et le Disk‑at‑once

le mode Disk‑at‑once, natif du graveur

le mode Track‑at‑once, plus souple

Ces modes ne sont pas disponibles sur tous les graveurs de CD‑ROM : ils sont pourtant particulièrement importants, puisque, dans certains cas, l'absence de l'un d'entre eux rend la gravure de certains disques impossible.

6.1. Le mode Disk‑at‑once

Le mode Disk‑at‑once consiste en l'écriture d'un disque en une seule fois : le CD peut contenir n'importe quoi, y compris plusieurs pistes différenciées, mais le laser, lui, commence au début, et ne s'arrête plus jusqu'à la fin du processus. Ce mode n'est pas limitatif : un disque contenant, par exemple, une piste XA et 8 pistes audio peut parfaitement être gravé en une seule fois avec le mode Disk‑at‑once aussi bien qu'un CDROM qui ne contiendrait qu'une seule piste.

Particularité de cette méthode, la totalité de la gravure doit donc être effectuée sans interruption et aucune information ne pourra être ajoutée par la suite. En cas d'interruption, le laser perd la position, est incapable de la retrouver, et le disque et son contenu sont perdus.

L'inconvénient du Disk‑at‑once est donc que le flux de données envoyé au laser doit être maintenu pendant toute la durée du processus de gravure, sans aucune marge de tolérance : en mode 2x, c'est 300 Ko par seconde. A 299,9 Ko par seconde, le disque est perdu !

Attention: en mode Disk‑at‑once, leflux est très sensible.

6.2. Le mode Track‑at‑once

Le mode Track‑at‑once est très différent : il peut écrire exactement le même disque que le mode Disk‑at‑once, mais en plusieurs étapes. Pour y parvenir, le graveur piloté en mode Track‑at‑once écrira jusqu'à 99 pistes virtuelles. Ces pistes seront d'une longueur minimale de 300 Ko, et généralement de 600 Ko au minimum pour un CD‑ROM. Il n'existe pas de maximum. Le mode Track‑at‑once divise donc votre projet de disque en plusieurs pistes invisibles.

Mais l'avantage est que, entre toutes ces pistes virtuelles, le laser peut être éteint, car chacune d'elles est séparée par des zones de marquage, qu'on intitule des "blancs". Ces blocs sont appelés Run Out pour fin de piste et Run In pour début de piste. Grâce à ces blocs, le laser n'a plus besoin de tout écrire en une seule fois comme en mode Disk‑at‑once, puisqu'il est en mesure de retrouver l'emplacement des dernières données qu'il a gravées, et celui des suivantes.

Attention, toutefois, pendant toute la durée de la gravure d'une piste, le flux doit être maintenu coûte que coûte, comme dans le cas du Disk‑at once, mais ce mode est le plus rapide et, statistiquement, le risque de baisse excessive de flux devient très faible.

6.2.1. Avantages et inconvénients du Track‑at‑once

Les zones de marquage, si le graveur est bien conçu, sont invisibles. Au pire, un CD audio aura un minuscule hoquet. Avec un logiciel stocké sur un CD‑R de type CD‑ROM (pistes en mode 1 ou 2), cette zone, si elle est bien conçue, est impossible à déceler. Certains graveurs, à travers leurs logiciels, sont même parfois capables de vous laisser contrôler la taille de cette zone. D'autres, moins bons, créent des tailles de 2 à 4 secondes : c'est plus gênant sur un CD audio ou un CD vidéo. C'est franchement incompatible avec un CD‑1 ou un disque de console.

Cas de rigure

A priori, vous pouvez utiliser l'un ou l'autre des deux modes indistinctement pour graver vos propres données. En pratique, il existe quelques cas particuliers.

6.2.2. Le problème de l'espace perdu

Le premier de ces cas concerne l'espace : le mode Track‑at‑once, nous l'avons dit, crée des zones de séparation entre des pistes virtuelles : or ces zones, même de 2 secondes, consomment de l'espace. Imaginez un logiciel de gravure qui diviserait votre disque en 100 pistes avec chaque fois 2 secondes de perdues. Il vous ferait perdre 200 secondes, soit :

(200 secondes) x (75 secteurs) X (2 Ko) = 30 000 Ko ou près de 30 Mo!

En mode Track‑at‑once, les "gaps " de 2 secondes entre chaque pistefont perdre de l'espace.

A l'éclairage de ce calcul, je suis sûr que certains d'entre vous ont enfin compris pourquoi leur belle image ISO de la taille exacte du CD‑R ne rentre jamais dans ce dernier ! Pour eux, c'est du côté du paramétrage du logiciel qu'il faudra chercher, et opter pour le mode Disk‑at‑once, seul moyen de tout faire rentrer !

6.3. Quel mode pour la copie ?

Pour la copie, c'est un peu plus compliqué. Ainsi, lorsque vous chercherez à copier certains disques (les CD de console, les CD du commerce), vous serez souvent obligé d'exploiter le mode Disk‑at‑once pour reproduire exactement le contenu du disque source. Dans le cas contraire, la copie, différente de l'original par son format (le contenu étant parfaitement reproduit), risque de ne pas être reconnue par le dispositif propriétaire de lecture : la console de jeux ou le lecteur de CD vidéo cherchent sur le disque leurs informations habituelles et se retrouvent perdus en raison de la mul­titude de petites pistes. Dans le cas de la copie, le mode Disk‑at‑once est obligatoire pour utiliser le disque sur le matériel de lecture standard (la console de jeux, le lecteur de CD vidéo). Vous pouvez en revanche utiliser le mode Track‑at‑once pour copier ou créer un CD vidéo, si vous prévoyez de n'utiliser ce dernier que sur votre PC.

Le CD audio créé en mode Track‑at‑once risque de hoqueter un peu dans son lecteur, mais il demeurera parfaitement lisible.

6.4. Les dadas des dupliqueurs industriels

Autre problème : certains dupliqueurs industriels refusent de reproduire les disques copiés en mode Track‑at‑once. Ces disques mettent en effet les robots de gravure à la chaîne en difficulté, en leur faisant afficher des erreurs (à cause des espaces entre les pistes). Et les robots peuvent aussi s'arrêter de fonctionner.

Comment réagir si un industriel refuse votre disque ? En changeant de fournisseur ! Un bon dupliqueur doit être en mesure de réceptionner n'importe lequel de vos CD‑R et le cas échéant, de le nettoyer en le recopiant en mode Disk‑at‑once. Si ce type de service vous est refusé, n'hésitez pas, allez voir ailleurs...

En guise de conclusion, prévoyez toutes les situations. Faites toujours l'acquisition d'un graveur capable de graver avec les deux modes : Disk at‑once et Track‑at‑once. Rejetez systématiquement les graveurs non compatibles avec ces deux modes (en fait, ils deviennent plutôt rares ... ).

7. Les méthodes des logiciels

Mais la vraie problématique de la gravure, c'est le flux : une fois le laser lancé, rien ne doit l'arrêter, il doit recevoir ses données ! C'est la contrainte du matériel. Pour la contourner, les logiciels peuvent utiliser les modes du graveur qu'ils pilotent : le mode Track‑at‑once, par exemple, leur per­mettra de souffler un peu en divisant une session de gravure en plusieurs étapes.

Bien évidemment, les éditeurs de logiciels de gravures ne se sont pas arrêtés à ce simple choix entre les deux modes du graveur. Ils ont aussi mis au point leurs propres méthodes qui permettent d'optimiser la gravure et d'atténuer les risques de rupture du flux.

Ainsi, vous rencontrerez souvent les termes image ISO ou image dans les documentations spécialisées, ou encore dans vos logiciels. Parfois, vous lirez aussi le termes enregistrement à la volée ou enregistrement par image. Ces notions sont très importantes : de l'usage de l'une ou l'autre de ces méthodes dépendra toute la qualité de la session de gravure.

Commençons par l'image (ISO ou non) : elle consiste en une création sur le disque dur d'un CD virtuel, c'est‑à‑dire un fichier contenant exactement les mêmes données qu'un CD‑R. Une suite de bits, sans aucune contrainte de système d'exploitation ou de format. Les graveurs industriels utilisent d'ailleurs des machines Unix capables de générer une image ISO d'après n'importe quel support, destinée à n'importe quelle plate‑forme. L'image ISO est donc indépendante du matériel et totalement virtuelle. C'est grâce à cette virtualité que vous êtes en mesure, avec votre graveur, de créer, à partir d'un PC, un disque dur HFS pour Mac, et vice versa !

L'image ISO est indépendante du support : c'est une simple suite de bits.

Attention : il faut bien distinguer le concept d'image seule, de celui d'image ISO. Les deux méthodes de gravures qui s'y rapportent sont en apparence semblables, mais leur fonctionnement est parfois légèrement différent.


2 méthodes de gravure : l'image ISO et l'écriture à la volée

7.1. L'image ISO

L'image ISO est une image exacte du contenu du CD, lequel inclue les secteurs de corrections d'erreurs ou encore les blancs d'un CD audio. L'énorme avantage de l'image ISO est qu'elle est lue par le logiciel de gravure et envoyée telle quelle au laser du graveur : le système est donc très fiable, puisqu'en limitant les processus logiciels (mise en forme des données, préparation des pistes, des secteurs de correction d'erreur, etc.), il laisse toute les ressources de la machine disponibles pour le seul processus de gravure. Résultat : quasi jamais d'erreur de flux, et un très haut niveau de fiabilité.

Inconvénient, l'image fidèle du disque est présente sur le disque dur ; cela prend beaucoup de place : près de 747 Mo pour un disque audio complet de 74 minutes, ou encore 650 Mo pour un CD‑ROM.

Avantage de l'inconvénient : vous savez instantanément, par l'image ISO, si votre projet de disque est capable de tenir sur un CD‑R !

Autre avantage de l'image ISO, le projet gravé peut être utilisé pour les petites séries. Le temps de gravure d'une image ISO est en effet exactement celui du mode exploité par le graveur : graveur 4x. L'image ISO est gravé à 600 Ko par seconde, soit approximativement en 18 minutes (à quelques minutes près, utilisées pour la gravure de la table de contenu et la finalisation). Vous pouvez donc enchaîner les disques.

Vous rencontrerez, dans vos logiciels, les termes suivants pour décrire cette option :

  • 0 Image ISO;
  • ISO Virtual Image ;
  • Virtual CD.

Selon le logiciel, vous rencontrez plusieurs termes pour désigner une image.

L'image simple et non standard

Quelques logiciels vous proposent de choisir entre un mode "à la volée" (que nous décrirons plus loin), et un mode "image", sans préciser de quel type d'image il s'agit.

C'était le cas, par exemple, de l'ancien logiciel de Corel, Corel CD Creator, qui proposait un choix de taille maximale de disque à exploiter avant de graver. Vous pouviez donc enregistrer la totalité du contenu de votre projet CD sur le disque dur, sans que ce dernier soit transformé en image ISO. Il s'agissait d'une suite de données alignées, conservées au format PC (ou Raw pour les pistes audio), mais nécessitant une phase de transformation au format du CD avant la gravure. Fort heureusement, ce type d'image non standard a progressivement disparu de tous les logiciels.

Quand l'image ISO est cachée !

Sachez néanmoins que, si vous êtes équipé d'un ancien logiciel de gravure qui propose ce type d'option, vous gagnerez un peu en performances, mais vous n'atteindrez jamais le niveau de fiabilité d'une "vraie" image ISO. Par ailleurs, tous les logiciels récents (Nero, Easy CD) offrent de vraies images ISO. Sur certains logiciels, trouver l'image ISO est un peu compliqué.

7.2. L'écriture à la volée (on the fly)

L'écriture à la volée est une autre méthode d'enregistrement, souvent confondue à tort par les utilisateurs avec le mode Track‑at‑once : ils ne sauraient en être blâmés, car les ouvrages spécialisés et les guides d'uti­lisation des logiciels sont trop peu explicites sur le sujet.

La confusion naît sans doute du fait que le mode Track‑at‑once permet de cesser provisoirement de lire des données à partir d'un disque dur ou d'un lecteur de CD‑ROM pendant un processus de gravure : on en déduit donc que l'écriture à la volée fait à peu près la même chose (le logiciel qui lit à la volée ne récupère pas des données en permanence sur le disque dur). Il n'en est rien.

En clair, le mode à la volée signifie que le logiciel crée le disque en fonction d'un layout (le projet de disque tel qu'il est défini dans le logiciel de gravure) et qu'il conçoit le contenu ISO du CD‑R au fur et à mesure de la gravure. En résumé :

Dans le cas de l'image ISO, le logiciel crée d'abord l'image complète sur un disque dur, qu'il envoie ensuite au graveur.

Dans le cas de la gravure à la volée, le logiciel crée l'image ISO au fur et à mesure, et l'envoie en temps réel au graveur.

Evidemment, l'avantage de cette formule est le gain de temps : vous n'avez plus besoin de réaliser un disque virtuel sur le disque dur (opération qui prend souvent plusieurs dizaines de minutes). Cette étape est suppri­mée, et tout est fait en temps réel et en même temps, de la création des données ISO à la gravure.

L'écriture "on the fly "ou à la volée implique la présence d'une station

La médaille a un revers : votre configuration de gravure doit être très performante , la moindre fragmentation sur le disque dur provoque une baisse de régime qui conduit souvent à une baisse de flux fatale...

ATTENTION Ne confondez pas écriture "on the fly " (à la volée) et mode Track‑at‑once

Le fait qu'un graveur utilise le mode "à la volée" n'implique pas que ce dernier grave en mode Track‑at‑once : le mode à la volée peut être associé indifféremment à un pro­cessus de gravure Disk‑at‑once ou Track‑at‑once.

Si vous vous trouvez dans le cas de figure de la gravure à la volée inca­pable de maintenir un flux, la solution sera de graver à la volée (ou on the fly, en anglais), en utilisant en même temps le mode Track‑at‑once. Cette configuration atténuera le risque de disque perdu, en augmentant la souplesse de gestion du flux.


8. Protections des CD

S'il est aisément reproductible sous presque toutes ses formes, le CD peut parfois être protégé. Il est difficile de connaître les techniques de protection en vigueur, les développeurs n'ayant manifestement pas la volonté de communiquer au public leurs techniques (on les comprend) ! Néanmoins, pour ceux qui souhaiteraient protéger leurs ouvres, voici un descriptif de quelques‑unes des techniques de protection utilisées.

Première constatation, comme au bon vieux temps de la protection de disquette, c'est par des "bidouillages savants" de la structure des fichiers qu'on tente le plus souvent de protéger les CD. Le principe est simple : essayer d'induire en erreur les commandes des systèmes (DOS ou Windows) en cas de tentative de copie, tout en les laissant fonctionnelles pour de simples exécutions. On peut ainsi lire le média, mais il est impossible de le copier avec des méthodes standards.

8.1. Bidouillage de structure des fichiers

La plus répandue de ces techniques consiste en une augmentation de la taille de plusieurs fichiers afin que ces derniers finissent par occuper des centaines de mégaoctets de longueur.

Ce ne sont pas les fichiers en eux‑mêmes qui sont volumineux ! En fait, seule l'entrée du répertoire est modifiée, pour faire croire que les fichiers sont plus longs qu'il n'y paraît ! Ainsi, tant que l'application exécute les fichiers, tout fonctionne correctement, mais dès qu'une tentative de copie est réalisée, le système ne comprend plus pourquoi la longueur réelle des fichiers n'est pas celle que la structure du disque lui communique. Résultat ? Abort, Retry, ou Cancel !

Cette technique est généralement contournée en extrayant directement une image ISO (dans ce cas, on copie des données et non une structure, et la protection n'est plus opérationnelle).

Il va de soi que la copie d'image ISO , telle que précédement, contourne cette protection sans difficulté.

8.2. Piste non reproductible et signature

Les CD industriels seraient, semble‑t‑il, en mesure de recevoir une zone de données au‑delà des 74 minutes théoriquement disponibles. Mieux, cette zone est lisible par les CD‑ROM : ce que l'ordinateur peut lire, les anciens graveurs ne pouvaient le copier (puisque son faisceau était strictement limité à 74 minutes). C'était une méthode efficace, tant que les graveurs n'étaient pas en mesure de reproduire cette zone : or, maintenant tous les graveurs le font.

Dans le même esprit, la société TTR (httP://www.ttr.co.il) affirme avoir mis au point un dispositif intitulé "DiskGuard" (voir Figure 25. 1), qui consiste en une signature pressée sur des CD industriels. Là encore, les lecteurs de CD savent lire, mais ne savent pas reproduire.

Dans ces deux cas de figure, il faut, pour que la protection soit active, qu'un morceau de logiciel, ajouté à l'application contenue sur le CD, vienne lire ces données impossibles à reproduire et vérifier leur validité. Le fonctionnement de cette portion de code est simple : signature correcte, le CD est original ; signature incorrecte ou absente, le CD est un faux. Ces protections sont d'un bon niveau puisqu'elle obligent le pirate à copier l'intégralité du CD sur disque, puis à utiliser les outils système des PC ou des Mac afin d'identifier la portion de code vérificatrice pour la dévalider. Ces protections sont d'autant plus efficaces que la portion de programme est généralement courte. Elle peut tenir dans une cinquantaine d'octets écrits en assembleur, codés, par exemple, par l'application du mode XOR sur chacun des octets composant le programme de protection.

La société TTR présente sur son site un dispositif anticopie par signature très performant. Il consiste en une signature gravée industriellement, mais non reproductible par un graveur.

8.3. Secteurs erronés

Une méthode de protection beaucoup plus sophistiquée, inspirée des protections de disquettes de dernière génération, consiste à écrire volontairement des données erronées dans la portion ECC (correction) des secteurs de données. Tous les lecteurs de CD‑ROM sont équipés d'une électronique de correction de ce type d'erreur, et l'utilisateur n'est donc absolument pas gêné par elles. Le copieur piste à piste, lui, est plus mal loti puisqu'il charge ces données erronées sans difficultés, mais les écrit en les corrigeant. Cette technique est typiquement utilisée sur les disques des consoles Sony Playstation en exploitant la très grande précision des systèmes de détection d'erreur de ces machines.

Tous ces dispositifs concernent les disques contenant des données informatiques : CD‑ROM, disques de consoles.

Ajoutons pourtant que cette méthode de protection est plutôt réservée aux applications multimédias et aux jeux puisqu'elle implique que le CD soit en permanence présent dans le lecteur afin que le fameux secteur erroné puisse être vérifié. Une contrainte que les autres éditeurs ceux de logiciels de bureautique notamment n'oseront probablement pas faire subir à leurs clients.

Sachez qu'il en va autrement pour les DVD, qui disposent de toute une batterie de protections déjà définies et étroitement liées au matériel. Pour ceux‑là, la copie sera bien plus compliquée...

A cela s'ajoute les secteurs faiblements gravés (weak sectors) qui ne facilite pas la tache de copie.

9. Protection du DVD

Contrairement au média CD, le DVD contient dans ses spécifications tout un ensemble de protections, définies par le Consortium DVD. En soit, cette volonté de protéger le média n'est pas forcément blâmable : elle part du postulat que la copie frauduleuse est un fléau et qu'elle prive les créateurs de leurs revenus. Autant donc prévoir pour eux, dès la naissance du média, une ou des protections à la fois efficaces et qui ne gêneront pas les utilisateurs.

Malheureusement, la protection prend parfois une tournure très commerciale, et il y a de la gêne, et donc absence de plaisir... Car il ne s'agit plus seulement de protéger la propriété industrielle, mais bel et bien de créer un marché "propriétaire", et totalement livré à la merci des "fantasmes économiques" des acteurs. On protège le marché, on empêche le voyageur d'acheter des disques où il le veut, on interdit à l'internaute de commander son média sur un site d'un autre continent. C'est le principe de la protection continentale dont nous allons parler.

Second effet pervers, et vous le lirez aussi dans les quelques lignes qui suivent, les méthodes choisies sont coûteuses et ne résisteront pas plus de quelques mois : les acheteurs payent donc pour un principe inefficace. Car ces dispositifs ont un coût et c'est toujours l'utilisateur qui paye, d'une façon ou d'une autre, le prix d'une protection.

Etudions‑les pour préparer ce que sera la protection de DVD et la duplication de DVD‑R .

9.1. Les méthodes de protection logiques et physiques

Il existe trois niveaux de protection logiques et physiques.

9.1.1. L'analog CPS

La première protection est l'Analog CPS, fondée sur un circuit intégré compatible avec la norme Macrovision 7.0 ! Elle postule que, grâce à une modulation spécifique des cartes d'acquisition de PC, ou encore des sys­tèmes d'enregistrement des magnétoscopes, l'image copiée est tellement dégradée qu'elle en devient inutilisable. C'est un procédé de protection qui concerne la copie analogique, mais ne peut absolument rien contre une copie numérique: il suffit de copier le fichier MPEG 2 d'un DVD vidéo sur un disque dur, de le relire avec une carte MPEG tout en corrigeant le signal (ou encore de récupérer le film dans un logiciel d'édition vidéo et de le régénérer) pour contourner la protection et, le cas échéant, procéder à un enregistrement analogique. Bien évidemment, il sera pos­sible de regraver, là encore, le fichier MPEG 2 sur un DVD‑RAM pour contourner numériquement la protection.

Il sera aussi possible de récupérer le fichier MPEG 2, de le transcrire en MPEG 1 pour créer un CD vidéo avec un graveur de CD‑R tout simple.

9.1.2. Le Content Scrambling System

Pour remédier à ce problème, on a ajouté au premier niveau de protection analogique un niveau de protection sur les fichiers ! Le CSS (Content Scrambling System) est une forme de cryptage des données qui empêche de lire directement le fichier MPEG à partir du disque.

On crypte donc le fichier MPEG sur le DVD, afin qu'une lecture sur DVD‑ROM soit obligatoirement précédée par un décryptage. Cela empêche de copier le fichier en vue d'une régénération (par exemple, au format MPEG 1).

Problème : il faut un processeur particulier pour activer cette protection. Or, aucun lecteur de salon ou de DVD‑ROM n'en est muni. Un DVD vidéo CSS serait donc illisible sur le pare existant. Le consortium affirme que, en 1999, tous les lecteurs de DVD‑ROM, ainsi que les lecteurs de salons seront équipés de CSS et de code de nationalité. Est‑ce crédible ? Pour implanter le CSS, il faut acheter une licence. Et les candidats au licenciement en question ne semblent pas se bousculer au portillon (bien que la licence soit gratuite).

Que se passerait‑il si le CSS était vraiment adopté par tous les acteurs du marché ? La copie deviendrait vraiment problématique, car on serait en face d'un système de cryptage vraiment très puissant, et par ailleurs pro­tégé par la loi : il serait impossible d'implanter un décrypteur de CSS dans un logiciel de copie sans encourir les foudres d'un tribunal. Il est par ailleurs peu probable que la fameuse licence CSS soit donnée aux fabricants de logiciels de gravure de DVD‑R.

9.1.3. La protection digitale

Dernier niveau de protection, celui de la connexion des équipements. Les lecteurs de DVD offriront en effet un système de liaison digitale (par exemple, d'une télé à un lecteur) permettant des lectures parfaites, mais aussi des copies parfaites !

Insupportable ! Un système de protection est donc juxtaposé à ces liaisons digitales, basée sur la norme IEEE 1394. Sachez que les auteurs de cette merveille sont Intel, Sony, Hitachi, Matsushita et Toshiba, et que c'est en février 1998 que ce petit groupe a publié le fruit de ses cogitations.

Dans les grandes lignes, ce dispositif numérique établit une sorte d'échange de signaux d'identité entre le lecteur et le matériel de copie relié par liaisons digitales. Si le certificat d'identité indique "copie inter­dite", le périphérique de copie refuse de fonctionner.

Il est probable que les logiciels de gravure sur DVD‑R s'affranchiront assez facilement de ce dispositif en lisant directement les données sur le disque à copier ! Beaucoup de temps perdu pour rien. En fait, cette mesure vise à empêcher la reproduction future de DVD vidéo, sur appareils de salon.

Ici encore, s'il est vrai que la copie domestique fait perdre des millions de dollars à l'industrie du cinéma, la protection envisagée semble une ineptie.

Ce dispositif coûte de l'argent, et c'est l'utilisateur honnête qui va payer la facture en achetant son lecteur.

C'est Intel qui va faire du bénéfice en vendant le processeur.

 

9.1.4. Les codes de région du DVD

La dernière protection d'un DVD est essentiellement commerciale, c'est le code de région : un dispositif qui empêche un disque à code X d'être lu sur un lecteur Y.

En d'autres termes, c'est un système qui permet de vendre des disques plus ou moins cher selon le niveau de développement économique d'une zone.

Ce code est optionnel et contenu sur un seul octet du disque : information essentielle !

Il existe six codes de région sur un DVD, aussi connus sous le nom de "locales". Un disque peut être lisible sur une ou plusieurs régions, en fonction des codes qu'il contient. Panorama de ces codes :

Canada, U.S. ;

Japon, Europe, Afrique du Sud, Moyen Orient (Egypte incluse) ;

Asie du Sud‑Est et de l'Est, Hong Kong inclus ;

Pacifique, de l'Australie à l'Amérique centrale, Caraïbes incluses ;

Sous‑continent indien, Afrique, ancienne zone soviétique (CEI‑URSS), Corée du Nord (!);

Chine;

Le lecteur appréciera ici la délicatesse du consortium DVD, qui a regroupé sous forme de code de continent unique les pays dits en voie de développement, tels que l'Afrique, la Corée du Nord, et le sous‑continent indien

pas de panique, chers pauvres, on vous vendra du DVD pas cher, que les autres payeront à prix fort ! Quand l'économie se mêle de géopolitique, on n'hésite pas à reformuler la théorie des continents, et les régions passent du stade de géographique à celui d'économique ! Money is money.

 

10. Photo‑CD Kodak (Yellow Book modifié)

Organisation des fichiers : ISO 9660

Format des pistes : mode 2

Nombre de pistes : 6 pour les différentes résolutions

Kodak propose plusieurs catégories de Photo‑CD : le Master Disk et le Photo‑CD Portfolio : principales différences entre ces deux formats, la résolution maximum des images stockées, et, par voie de conséquence, la quantité d'images enregistrées. Tout disque muni du logo "Photo‑CD" et donc dupliqué par un laboratoire Kodak est lisible sur un lecteur compa­tible Photo‑CD (CD‑1, lecteur Kodak) et sur un lecteur de CD‑ROM mul­tisession XA.

Concrètement, qu'y a‑t‑il à l'intérieur ? Les fichiers image contenus dans un Photo‑CD sont enregistrés en Mode 2, Form 1 : rien que de très classique jusqu'ici, si ce n'est que chaque image est enregistrée et reproduite dans plusieurs sessions d'enregistrement. Particularité de ces sessions, elles ne sont jamais fermées et elles sont chaînées : c'est ce qui pose nombre de problèmes aux logiciels de copie.

Le but de ce dispositif n'est pas (uniquement !) de rendre le format pro­priétaire : il permet, selon les spécifications de Kodak, d'ajouter à un disque de nouvelles images, tant qu'il comporte de l'espace libre. Mais il permet aussi de mettre en échec toute velléité de copie...

Le Photo‑CD Kodak, pour être lisible sur PC, est par ailleurs muni d'une structure de fichier ISO 9660, inscrite sur la piste 1. Cette dernière est composée de deux répertoires racines, intitulés CD‑1 et PHOTO ‑ CD. Le répertoire CD‑1 contient les programmes nécessaires à l'exécution d'un Photo‑CD sur une console Philips. Le répertoire PHOTO ‑ CD contient des informations sur le disque, sous forme de fichiers, ainsi que des poin­teurs vers les images. Ces images sont physiquement stockées dans 5 pistes consécutives.

Il semblerait que chacune de ces pistes contienne l'ensemble des images, enregistrées respectivement dans les diverses résolutions disponibles (vignettes, télévision, reproduction ... ). Nous sommes navré ici de ne pouvoir être plus précis, mais explorer le contenu du disque relève de l'investigation de haut vol.

Bref : le Photo‑CD, grâce à sa structure ISO, est lisible sur PC, et, par ce biais, peut être copié sur un disque dur, mais la copie physique piste à piste est pour ainsi dire impossible à cause de ces étranges sessions ! La copie est donc possible via un passage sur le disque dur, mais cette dernière ne sera jamais lisible sur un lecteur CD‑1 ou Photo‑CD (à moins d'utiliser les outils logiciels propriétaires de Kodak). Vous pourrez en revanche récupérer les images PCD avec le logiciel Corel Draw sans difficulté.

Le Photo‑CD est coriace.

 

11. CD‑ROM, CD‑ROM XA (Yellow Book)

Organisation des fichiers : ISO 9660, Joliet, HFS...

Format des pistes: mode 1, mode 2

Nombre de pistes : généralement 1

Le CD‑ROM est celui décrit par le Yellow Book. Il peut être gravé en mode 1. Le CD‑ROM XA est un CD à architecture étendue, c'est‑à‑dire intermédiaire entre les CD du Yellow Book, et ceux du Green Book. Définie par Philips et Sony en 1988, cette norme permet aux lecteurs qui la supportent de synchroniser le son avec les données (les programmes) enregistrées sur le disque. Le CD‑ROM XA peut être gravé en mode 1 ou 2.

 

12. Les CD de console Playstation (" Sony Book ! ")

Organisation des fichiers : ISO 9660

Format des pistes: mode 2 XA et Redbook

Nombre de pistes: 1 piste en mode XA, mode 2, suivie par 1 à 98 pistes au format du Red Book

Un CD de console est composé d'une piste de données associée à des pistes audio. Ce CD particulier ne répond à aucune norme : Sony a ici organisé son propre système de données. Ce dernier n'en reste pas moins lisible sur n'importe quel PC. On pourrait dire que ce système ressemble à quelques exceptions près au CD‑Extra.

Quelques remarques : contrairement au CD‑Extra, les pistes audio sont ici stockées après la piste de données. La piste de données (numéro 1), est enregistrée au format Mode 2 du Yellow Book, et répond à la norme XA. Elle pointe vers des fichiers organisés avec le système ISO 9660.

Le CD de console. Rien de très particulier sur un CD de console : des pistes de données, et des pistes audio, c'est tout !

Ce système de fichiers contient des répertoires : ces derniers reçoivent les fichiers exécutables typiques de la console, et des fichiers de données. Il semble, par ailleurs, que certains des répertoires du système de fichiers ISO 9660 soient des pointeurs vers la partition audio du disque.

Les pistes audio (composées chacune d'une petite séquence dans la limite autorisée pour les CD audio, soit 100 maximum) répondent aux normes du Red Book.

La particularité du disque de Sony, ce sont ces pistes remplies d'erreurs crées avec des graveurs industriels, et qu'aucun graveur de CD‑R ne sait reproduire sans les corriger : c'est une protection très efficace, mais pas inviolable, nous le verrons plus loin.

Un petit mot d'humour !

Vous lirez dans la partie sur la copie de disque à quel point Sony a déployé des trésors d'imagination pour rendre ses disques de consoles infalsifiables, et, dans le même temps, avec quelle énergie les utilisateurs de graveurs ont réussi, pas à pas, à copier absolument tous les disques de PSX! Nous avons une suggestion pour Sony: le Photo‑CD Kodak n'est pas reproductible sur PC, pourquoi ne pas adopter son mode de sessions, même le fameux Snapshot ne s'y retrouverait pas !

12.1. Contenu du CD Playstation

La table de contenu ne nous indique rien d'extraordinaire :

  • des pistes réunies sur une seule session ,
  • d'abord une piste de données en mode 2 ;
  • suivies de séquences sonores CD audio !
  • une structure ISO 9660 ;
  • des répertoires intitulés Raw avec des pointeurs vers les pistes audio ;
  • des répertoires souvent intitulés "T" qui contiennent les applications.

12.2. Protections de CD Playstation

Copier un CD PSX prend à peu près autant de temps que copier un CD audio ! Le lecteur de CD d'une console PSX est d'ailleurs tout à fait classique : cadencé à 2x, compatible CD audio, Photo‑CD, et CD vidéo. Le disque en lui‑même à part son film noir est très ordinaire : une piste XA mode 2 et des pistes audio !

12.2.1. Le disque noir est‑il une protection ?

La première des particularités d'un CD de console... c'est son film noir. Noir, d'ailleurs, en apparence seulement: orientez votre disque vers une source lumineuse, et vous vous apercevrez bien vite que ce film noir est plutôt bleu foncé.

Pourquoi cette couleur ? La première motivation de Sony émane plutôt des services marketing : l'adoption de la couleur noire est une bonne manière d'identifier clairement un CD de console Sony.

Second atout pour les penseurs de marché de Sony : un film foncé, que la société est seule à adopter, est un bon moyen pour savoir d'un seul coup d'oil si un disque est original ou non. En Asie, par exemple, la copie pirate est un phénomène organisé et industrialisé qui pose de nom­breux problèmes, et seules les machines de reproduction dédiées de Sony savent créer des films noirs.

Il semblerait pourtant que certains sites Internet vendent désormais des disques noirs : aucun avantage à les acquérir (sauf si vous êtes animé par une ambition malhonnête ... ), ils sont chers et n'apportent rien de particulier. N'espérez donc pas voir l'adresse de ces sites ici...

La couleur particulière de ces disques est donc un simple principe de protection visuelle, et toutes les hypothèses qui ont été formulées sur le rôle de cette couleur sont pure spéculation.

12.2.2. La protection anticopie

La protection est donc ailleurs... Pour la comprendre, il est important de connaître les particularités du dispositif de duplication mis en place par Sony pour protéger au maximum les disques de ses consoles contre la copie.

Les CD ne sont pas copiés par des dupliqueurs industriels : ils sont réalisés par des machines particulières, uniquement fabriquées par Sony, et non commercialisées. Ces machines sont conçues pour créer des disques... théoriquement impossibles à créer : en clair, et c'est le secret de la protection, des disques remplis d'erreurs, qui servent aux consoles pour différencier les disques originaux des disques copiés.

Les graveurs spécifiques de Sony créent un disque dont les secteurs 12 à 15 contiennent une zone EDC et ECC, remplie de zéros : or, un tel rem­plissage est techniquement... impossible ! Conséquence ? Lorsque le graveur recopie un disque de console Sony, il rectifie les erreurs ! Examinons le processus.

Le logiciel extrait les pistes à copier avec l'erreur des secteurs 12 à 15.

Le graveur vérifie les fameux codes EDC et ECC.

Tout secteur contenant des données erronées ou détruites est auto­matiquement corrigé, et régénéré par le graveur.

La table de contenu (TOC) construite par le graveur de CD‑R lorsqu'il copie un CD original est, elle aussi, régénérée.

Lorsque la console lit un disque, si elle ne trouve pas ce fameux secteur EDC/ECC "impossible", elle sait que le disque est une copie et le pro­cessus de chargement est bloqué ! Technique anticopie géniale, et quasi inviolable ! Car vous pouvez lire sans difficulté un disque noir sur un PC ou un Macintosh, vous pourrez le copier aussi, mais quel que soit le logiciel de copie utilisé, jamais vous ne pourrez lire votre reproduction sur une console !

12.2.3. La protection nationale

En plus de sa protection anticopie, la console de Sony comprend un second dispositif de protection que nous qualifierons de commercial. Cette pro­tection consiste à diviser le monde en régions ou continents et à commer­cialiser dans ces régions une console chaque fois différente. Cette différence a pour but de ne permettre de lire, dans une région donnée, que les disques et jeux commercialisés spécifiquement dans cette région.

But de la manouvre ? Préserver les marges des vendeurs de disques dans chaque pays et permettre à chaque importateur de définir sa propre poli­tique de prix. C'est exactement ce que nous avons vu dans le chapitre sur la protection, section DVD !

Le premier modèle de console était japonais, et répondait à la référence SCPH‑1000. Toutes les consoles ont un numéro différent, correspondant à un code de nationalité différent. La console américaine est, par exemple, la SCPH‑3000. Le modèle canadien est la SCPH‑1001, et le modèle aus­tralien est la SCPH‑ 1002. Chaque console est fabriquée sur la même ligne de fabrication, mais n'est expédiée à son pays destinataire qu'une fois que le BIOS adapté (et protégé) est installé. Une console canadienne SCPH­100 1 est donc incapable de lire un disque acheté au Japon pour une console SCPH‑ 1000 !

Les conséquences de la protection nationale

Evidemment, cette protection continentale a quelques conséquences néfastes ! Votre papa qui voyage à Tokyo et vous rapporte un jeu introuvable ailleurs n'a pas de chance : ce jeu est théoriquement illisible sur votre console ! Il part toutes les semaines à New York ? Ce n'est pas mieux ! Grâce à ce dispositif, interdit d'acheter 200 francs un jeu sur un autre continent : cochons de payeurs français, soumettez‑vous aux lois des importateurs, et payez votre disque au prix fort : soit le double ! Accros du jeu et des introuvables, n'espérez pas vous procurer des produits importés : interdit, à moins d'acheter une console par continent (sous la télé, ça fait désordre).

12.3. Comment utiliser la copie de CD Playstation

Muni de ces informations sur les protections en vigueur sur la Sony Playstation, vous comprenez aisément que la seule copie d'un disque n'est pas très compliquée (le disque est lisible et reproductible avec n'importe quel logiciel sur PC), mais que c'est la lecture de cette copie de sécurité qui est problématique !

Alors, illisible le disque ? Evidemment non ! La lecture du disque copié se fera ensuite selon plusieurs principes : le mode Swaptrick, ou l'utilisation d'un processeur spécialisé, le modchip.

Le mode Swaptrick

Le Swaptrick est une méthode barbare qui consiste à tromper la console en insérant un disque original. Ce dernier sert à franchir la phase de protection nationale, puis anticopie. Une fois ces contrôles passés, on substitue au disque original la copie de sécurité, et le tour est joué.

Par ailleurs, elle n'est pas sans danger pour la console, ni pour le disque. Il n'est pas rare, non plus, que la bande son soit illisible avec cette méthode. Vous devez savoir par ailleurs que Sony est parfaitement conscient de l'existence du Swaptrick, et que, au fil des mois, le fabricant a apporté à ses consoles de subtiles modifications du BIOS qui rendent la manipulation impossible sur les consoles récentes.

Le modchip

La seule vraie solution pour lire des CD‑R sur console, c'est le modchip ! Un petit processeur miracle à souder à l'intérieur de la console, qui fonctionne de la manière suivante.

Lors de l'insertion d'un disque, le modchip surveille le BIOS de la console : lorsque ce dernier tente de lire le code de nationalité, le modchip injecte automatiquement le bon code (celui qui correspond à la console). Lorsque, ensuite, le BIOS demande à vérifier la protection, le modchip injecte une seconde information, qui fait croire à la console que le disque contient une protection parfaite.

Evidemment, le modchip, c'est un processeur: il faut donc l'installer, le souder, et ce n'est pas forcément facile.